Manifeste altermondialiste : Passons à l'ATTAC

Publié le par criseetcerise

imagesDepuis 1980, le capitalisme est devenu néo-libéral et mortifère car il est porteur d'un projet destructeur des écosytèmes, de la société et des hommes qui la composent. Les auteurs « s'ATTAC » aux piliers du néo-libéralisme. Tout d'abord, le pilier majeur de la mondialisation, le libre-échangisme ou comment abolir les frontières commerciales en faisant fi des dégats environnementaux et sociaux provoqués. Un libre-échange qui se veut aussi le fossoyeur de notre démocratie fragile en délestant chaque état-nation de sa souveraineté, le privant ainsi de sa capacité à mettre en place des politiques nationales au profit de ses concitoyens.

La libre-circulation des capitaux, véritable porte ouverte au saccage de la planète et à l'asservissement humain, est attirée par la rentabilité à court terme. Ceci engendre alors une volatilité des capitaux, une concurrence sévère entre les nations dont les hommes en seraient les victimes collatéralles.

Ensuite, le livre évoque un néo-libéralisme qui se nourrit d'un véritable pillage de la nature considérée comme un terrain de jeu source de profits ou pire comme une poubelle à ciel ouvert.

Les auteurs évoquent un autre pilier, la fragilisation de notre idéal démocratique. Le libéralisme s'accommode très bien de l'autoritarisme de certains pays et de la démocratie représentative qui accouche d'une oligarchie usurpatrice des intérêts des citoyens. Ce recul démocratique est implicitement encouragé par la propagande médiatique, véritable pourfendeuse des idées alternatives qui subissent stigmatisation, accusation de populisme malsain permettant la perpétuation d'un système destructeur.

Autre perversion condamnable, la dérégulation totale et le démantèlement des services publics qui sont pourtant synonymes de biens communs à tous, garants d'une forme de solidarité sociale et républicaine. Dans ce modèle prédateur, la répartition de la richesse produite dans l'entreprise est captée de plus en plus par le capital et non réintroduit dans l'appareil productif en niant toute forme de démocratie sociale dans les firmes.

Dernier pilier, le formatage idéologique. Le libéralisme fait tremper les cervelles citoyennes malléables dans un bain médiatique aux effluves fatalistes pleines de résignation. Notre classe dirigeante s'acharne à nous convaincre qu'il n'y a pas d'autre alternative et elle n'hésite pas à jeter l'anathème sur tous ceux qui prétendent le contraire.

Ce libéralisme incarne bel et bien un projet non-humaniste dans la mesure où il ne pense qu'à gommer les différences entre les individus et il s'acharne à faire disparaître les particularités culturelles pour faire émerger un modèle unique: un individu nié dans son individualité, figé à n'être qu'un consommateur landa s'épanouissant dans un monde de bisounours aseptisé.

Le saccage de la planète résulte d'une avidité prédatrice des profits et d'un productivisme forcené voulant s'affranchir des limites bio-physiques de la terre. 6a00d83451b18369e200e54f7652558834-640wi

Cette prise de conscience d'un monde fini n'autorise pas pour autant à céder aux illusions du techno-scientisme car la crise écologique n'est pas exportable. Faire croire que les excès des pays riches pourraient s'amender par un système de compensation carbone relève plus de la mystification que de l'acceptation lucide du réel. Non et non!! Planter une forêt ne compensera jamais les vols en avion d'une classe dirigeante ou les brûlis de la forêt amazonienne provoqués par des multinationales. 

Le libéralisme sauvage a engendré l'insécurisation du marché du travail. Chômage, précarisation, flexibilisation à outrance, l'emploi comme variable d'ajustement sont le lot commun d'un grand nombre de concitoyens. Ce système a pour bur d'insécuriser une population sociale appeurée, corvéable à merci. Tout ce qui aurait pu atténuer les effets de la pauvreté et du chômage (comme les services publics) a été anéanti par la dérégulation et l'extension de la sphère marchande.

Le livre fustige la camisole libérale dont l'Europe s'est vêtue et qui emprisonnent les citoyens mais qui fait prospérer les intérêts des puissants. Cette libéralisation outrancière sans harmonisation fiscale entre les pays membres engendre un dumping social dévastateur. Elle entraine aussi une forme de perte de souveraineté nationale dans la mesure où aucune politique nationale anti-libérale ambitieuse ne devient concevable. A ce jour, le Traité Constitutionnel Européen (TCE) reste le marteau idéologique privilégié pour enfoncer le clou libéral dans les esprits. Le TCE a scellé dans le marbre des principes néo-libéraux en leur donnant une sorte de légitimité constitutionnelle leur garantissant ainsi un statut d'intouchabilité, nous privant du même coup de l'excercice de notre citoyenneté et de notre démocratie.

attac un autre monde est possible 3Le projet néo-libéral vise à dépolitiser les citoyens, à « vider la démocratie de sa substance » en établissant la prééminence des lois naturelles du marché censées assurer le bien être général ( Je rigole!!). C'est plutôt une conception déshumanisante dans la mesure où on aliène chacun à un individualisme béat, à une forme de réductionnisme malsain qui tente d'effacer la singularité et la complexité de l'être humain.

Le livre affirme l'indispensable nécessité de se repolitiser car la démocratie ne peut pas se limiter à l'exercice du droit de vote et se contenter d'un jeu électoral formel. La démocratie participative palliative aux limites de la démocratie représentative permet de redonner du souffle à la vie démocratique qui est un rempart aux errements du néo-libéralisme.

Passons vite de la posture du résigné à l'engagement de l'indigné qui s'appuie sur le pessimisme de sa réflexion pour nourrir son optimisme à agir. Un livre qui invite à la réflexion, à la repolitisation et pourquoi pas à pousser les portes des instances d'ATTAC pour tenter une aventure avec d'autres.

 

Antony

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