Pour sauver la planète, sortez du capitalisme: Tout est dit !!!

Publié le par criseetcerise

 

sortezL'auteur dénonce pêle-mêle les mutations perverses du capitalisme qui n'a plus rien à voir avec le capitalisme d'entrepreuneuriat teinté de paternalisme des années 50. Les gains de productivité ont permis l'enrichissement de tout à chacun par la baisse des coûts des produits manufacturés dopant ainsi la consommation matérielle. Le post-capitalisme des 30 glorieuses à partir de 1980 s'accompagne d'un délitement de l'éthique morale pour bon nombre des membres de l'élite dirigeante rongée par une corruption indécente, perversion logique d'une idéologie prédatrice. Cet effritement du sens moral est inhérente à un système et une condamnation de celui-ci est impossible par la caste dirigeante car elle en tire directement profit.

L'amélioration du sort de chacun a permis à l'oligarchie au pouvoir une captation obscène des fruits de la richesse collective (En clair, tout le monde s'enrichit un peu mais certains beaucoup plus). L'explosion des inégalités sociales est donc le résultat d'une avidité symptômatique d'un modèle économique inégalitaire par nature.

Le système tient car nous le faisons fructifier par notre dépendance à la consommation. Cette consommation de nécessité devient sur-consommation par une pathologie anthropologique selon laquelle un individu veut faire de sa consommation un outil symbolique à la fois pour exister et pour se distinguer des autres.

Cette consommation ostentatoire est un moteur de croissance et un gaspillage des ressources car il n'est pas question d'assouvir ses besoins fondamentaux mais de faire l'étalage de ses richesses par une aspiration collective au superflu. De plus, les codes de consommation des couches sociales les plus riches, pilleurs des ressources de la planète, apparaît comme le modèle culturel que tout le monde aspire à reproduire aggravant la situation écologique de la biosphère.

Le modèle vise à nier la société comme entité et à prôner ainsi un individualisme forcené permettant d'évacuer la question sociale. Si on admet la primauté de l'individu en niant les relations sociales, on tend à expliquer certains problèmes par des dérives psychologiques liées à l'individu. Ainsi, une vague de suicides dans une entreprise serait le fruit d'êtres tourmentés soumis au stress les poussant à commettre l'irréparable. Mais, jamais les responsables ne remettent en cause les modes d'organisation sociale au sein de ces firmes alors qu'ils ont un impact sur le bien-être des salariés. L'idéologie individualiste du modèle post-capitaliste vise surtout à fragiliser l'individu qui tente d'échapper à une insécurité et à une frustration véhiculées par le modèle économique. Modèle qui met la pression sur les hommes, fissure la cohésion sociale et isole un peu plus l'individu pour pouvoir mieux le contrôler et permettre la perpétuation d'un modèle spoliateur qui remplit les panses spéculatives des requins de la finance.

Ce capitalisme pathogène tient aussi grâce au conditionnement mental incarné par la télé et l'agression publicitaire. Ces outils propagandistes sont au service d'une soumission à l'économie et à la marchandisation de nos codes culturels. ( Tous les jours je lave ma cervelle avec la pub de la télé). Là encore, les liens sociaux sont dénigrés, l'individualisme y est exacerbé car « pour exister, tu dois consommer ».

La crise écologique ira en s'aggravant si la pensée néo-libérale, incarnée par la tromperie sémantique du capitalisme vert, réussit son opération de formatage des esprits. La caste dirigeante distille avec minutie quelques perles idéologiques censées résoudre le défi écologique. Tout d'abord, sur-estimer le pouvoir de la techno-science censée nous échafauder une solution capable de nous faire franchir le mur de l'impasse vers lequel on se dirige. Ce dogme technologique est surtout propice à engendrer de nouveaux profits sur le dos de la dégradation de la planète.

Deuxième supercherie, nous faire croire qu'une croissance infinie pourrait surpasser la finitude des ressources naturelles ( Qui peut encore croire cela?). Enfin, dernière imposture des ayatollahs de la croissance, n'envisager la question climatique que dans le prisme de l'efficacité énergétique. C'est vite oublier que la dégradation des éco-systèmes et de la biodiversité ne trouvera pas sa solution dans un bouquet florissant d'énergies renouvelables, véritables sources de profits là encore pour des entreprises opportunistes.

Pour finir, Hervé Kempf insiste sur la nécessaire articulation entre traitement de l'urgence sociale ( les inégalités indécentes) et la question écologique. La résolution du défi environnemental passe par la baisse de la consommation matérielle des classes moyennes des pays riches mais cela sera d'autant plus accepté si cela se traduit par l'exigence de justice sociale et d'équité. ( Les efforts des classes moyennes sont conditionnées par la réduction des inégalités et du train de vie des classes très riches)

Pourquoi la caste dirigeante ne veut-elle pas réellement traiter la question écologique ou seulement au travers du mirage de la croissance verte? Parce que cela reviendrait à admettre que la croissance est créatrice de richesses et de profits pour une petite minorité et d'inégalités abyssales pour une grande majorité.

Des alternatives naissent ici et là (SCOP, AMAP,....) mais sont-elles des leviers de transformation du système? Attention à ne pas fissurer notre société entre quelques chanceux qui pourraient vivre leur « bout d'utopie » sans pour autant peser sur les changements nécessaires et s'en affecter un capitalisme qui s'abreuve d'un individualisme exarcerbé tuant ainsi dans l'oeuf l'amorce d'une prise de conscience collective et citoyenne.

 

Antony

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