Face au virus de l'austérité, vite un remède

Publié le par criseetcerise

resistanceLa contagion de la crise tant redoutée par les parangons de la Troïka (UE, FMI, BCE) s'étend maintenant de la Grèce au Portugal. Ce pays est condamné à son tour à subir la saignée libérale des médicastres eurocrates dont les scalpels aiguisés lacèrent les piliers de l'état social lusitanien. Le Portugal est donc placé sous le joug des autocrates financiers puisque la tranche de prêt consenti par la Troïka est conditionnée à l'application de mesures austéritaires aussi abjectes que celles perpétrées sur les bords de la mer Egée.

Ce prêt de 78 milliards ne sert en aucune manière à sauver le pays d'une noyade annoncée mais seulement à garantir les profits de l'internationale des rentiers qui s'abreuvent de cette mixture indigne. Sur les 78 milliards promis, 35 milliards serviront à payer les intérêts de la dette donc à gonfler les poches des oligarques qui veulent se partager le monde quand d'autres aspirent légitimement à un monde de partage. Cette aide insidieuse n'est qu'un poison idéologique mortifère distillé dans les consciences selon laquelle nos sacrifices seraient des offrandes inexorables au veau d'or du néo-capitalisme financier. Les laudateurs du libéralisme ne s'embarrassent pas de fioriture car pour eux cette crise est une occasion ultime d'aller au bout de leur projet funeste: déréguler pour mieux étrangler.

Les expériences en Grèce et au Portugal sont symptomatiques de savants fous à l'idéologie délirante dont les créations échappent à leur contrôle. Le pacte de fer des austérologues enfonce la nation portugaise dans la récession mais cette réalité échappe aux médiacrates aveugles, incapables d'envisager les conditions d'une sortie de crise par le haut qui rendrait la société meilleure. Résultat, le pays voit son avenir social et économique s'obscurcir par moultes régressions répugnantes qui font que 25 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté ( environ 2,7 millions d'habitants) L'économie est pris dans la spirale récessive avec des prévisions apocalyptiques avec notamment - 3,1% pour l'année 2012 . Le chômage grimpe à 14 % et le pouvoir d'achat fond comme neige au soleil. La sortie de crise fantasmée par les dignitaires de l'argent-roi demeure la modernisation du marché du travail en facilitant les licenciements et le dogme quasi-divin de la baisse du coût du travail.

Mais, cette impasse funeste est une erreur dramatique puisque la dette du pays continue de croître passant de 92% du PIB à 110 %. Les taux d'intérêts imposés au pays (7%) ne lui permettent pas d'envisager un remboursement de la dette. L'austérité comme vis sans fin est un non-sens absolu car les peuples sont suppliciés et appauvris alors qu'une partie de la solution passe par une autre répartition des richesses et un nouveau rôle dévolu à la BCE. Le néo-servage de la caste des financiocrates peut-il prendre fin? Est-il un horizon indépassable pour tous les citoyens européens qui n'aspirent qu'à vivre dignement?

Seul un surcroît de démocratie pourra briser les maillons de cette chaine d'avilissement confinant les peuples au précariat. Le remède démocratique à ce virus libéral demeure l'irruption du peuple dans l'espace politique et l'extension de la pensée subversive pour contrer tous les thaumaturges de la pensée unique qui pérorent sur les plateaux le même constat de résignation et d'impuissance du politique. Le rassemblement du 18 mars à la Bastille est un démenti cinglant pour tous les déclinistes, les fatalistes bien-pensants et les théologiens du dieu libéral. L'insurrection des consciences est bien la 1ère étape dans le réveil du peuple qui s'invite au banquet des repus pour renverser la table des aristocrates de la finance. Un peuple déterminé à relever le défi civilisateur non pas le choc des civilisations porteur de haine et de divisions mais le combat progressiste pour la liberté, l'égalité fraternelle et la justice sociale.

Des citoyens dont l'espoir renaissant pourrait leur donner la force et la volonté de démolir la citadelle imprenable pour faire émerger un socialisme des jours heureux débarrassé de ses contradictions passées mais enrichi des luttes citoyennes présentes. Nous sommes au point de rencontre où l'intêret général doit subvertir les intérêts privés au profit de l'humanité que Jean Jaurès résumait par:  « N'oublions pas le caractère nouveau et grandiose de la révolution socialiste, elle sera faite pour tous ». Soyons à la hauteur du défi titanesque que les doctes caudataires de l'austérité veulent nous dicter, les français ont l'occasion, par leur lutte incessente pour une société du bien-vivre, d'entrer dans l'histoire en étant les premiers à faire voler en éclat le carcan d'asservissement des néolibéraux. Cette onde de choc salvatrice pourra remettre les peuples européens sur le chemin d'une société émancipatrice. Il y a urgence à mener ce combat car « il n'y a que ceux qui sont dans les batailles qui gagnent » comme le proclamait Saint-Just. Vite, osons!! Osons!!

 

Antony

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