Une soif de justice et de partage

Publié le par criseetcerise

impotLes snipers de l'UMP pratiquent l'habile esquive du débat démocratique à gros renforts d'indignations grotesques et d'enfumage populaire quasi-quotidien pour empêcher que les citoyens ne s'emparent de sujets centraux pour les réintroduire dans l'espace public. Le débat est utilement tronqué pour imposer de vaines polémiques au détriment de saines discussions.

Le candidat UMP à la dérive s'offusque de la proposition de taxation sur les super-riches en promettant tel un augure libéral un cataclysme économique si d'aventures la justice fiscale s'imposait par la force de la loi. Outre qu'il n'y ait rien d'étonnant aux cris d'orfraie de celui qui a passé son mandat à remplir les coffres des nababs en vidant les poches des plus pauvres, il est toujours pathétique de voir un candidat se vautrer dans les facilités de l'indignation plutôt que d'affronter la complexité de propositions ambitieuses. Une taxation spoliatrice inadéquate susciterait un exil des riches. Cette assuétude discursive grotesque rappelle les peurs véhiculées par l'arrivée possible des chars soviétiques sur les Champs Elysées en 1981 en cas de victoire de la Gauche.

Les confiscateurs du débat démocratique sont aussi experts en enfumage médiatique en introduisant des thèmes et autres fadaises ridicules censées détourner nos concitoyens des enjeux sociaux.

La polémique autour de la viande Halal et casher par l'adepte du nettoyage au Kärscher est symptomatique d'une classe politique agonisante, prompte à profiter d'amalgames douteux entre alimentation et religion pour stigmatiser des populations qu'on transforme en cibles faciles pour toutes les haines abjectes et les suspicions sordides. Surtout, ces contreverses factices participent à une forme d'abdication de la pensée esquivant de fait un des débats essentiels du prochain scrutin: le partage des richesses. Les dignitaires de l'aristocratie capitaliste européenne tiennent à verrouiller le débat du partage des richesses de crainte que celui-ci ne fissure les murailles de leurs forteresses.

Devant le projet turpide fomenté par les mystagogues libéraux de l'austérité perpétuelle confinant les citoyens aux fers de la servitude, il est urgent de reprendre le chemin du peuple pour bâtir un projet fédérateur qui puissent unir toutes les trajectoires individuelles dans un destin collectif progressiste. Celui-ci s'articulera autour de l'égalité, la véritable boussole idéologique qui indiquera la voie émancipatrice permettant de dessiner les contours d'une société plus juste, plus solidaire et plus écologique.

Sous les fâcheux auspices des griots de la capitulation sociale qui fantasment sur le précariat comme horizon commun, les citoyens doivent s'unir dans un projet sociétal où la justice sociale serait mère de toutes les vertus. Nous avons vocation à combattre les desseins funestes des néo-libéraux qui sanctuarisent le mini-impôt pour les nantis et les mini-services publics pour le plus grand nombre. Nous aspirons à faire reculer tous les austérologues-rapaces de la Troïka qui sous couvert d'une danse macabre ont décidé de se repaître de la Grèce. La crise du capitalisme financiarisé qui propulse les êtres et la biosphère vers les limbes du néant, nécessite une autre répartition des richesses. Une politique fiscale ambitieuse permettra de gonfler les recettes de l'état pour revenir sur les effets ravageurs d'une contre-révolution fiscale qui a vu baisser les recettes fiscales de 22,9% du PIB à 15,1% entre 1982 et 2009. Il est primordial d'utiliser l'impôt comme un levier permettant de façonner une société du progrès social.

Aujourd'hui, la fiscalité est malade de sa complexité, de son injustice et de son inefficacité sociale. Il y a, par exemple, urgence à recréer un certain nombre de tranches sur l'impôt sur le revenu pour lui rendre sa progressivité avec une dernière tranche à 100% au-dessus de 360 000 euros par an. Il est aussi pressant d'aligner la fiscalité du capital sur celle du travail pour éviter que 80 % des revenus du capital n'échappent à l'impôt. Au niveau économique, il faut favoriser les comportements vertueux des entreprises qui stimulent l'activité en modulant l'impôt sur les sociétés.

Alors que la droite se radicalise en brisant les digues qui la séparait du F-Haine, elle a décidé de capitaliser sur les divisions entre les français, sur les angoisses, sur la peur des autres pour imposer sa logique cupide et perfide. Pour faire reculer tous les dévôts du chacun pour soi, refermons vite la déplorable parenthèse sarkozyste qui a défiguré la France de sa cicatrice infâme de la division et du ressentiment.

Les sur-accumulateurs du capital et autres convives du banquet du Fouquet's veulent perpétuer leur stupre indécent quand des millions d'individus aspirent simplement à une vie décente. Le peuple français, fier de ses héritages historiques et riche de son intelligence collective, a décidé de rouvrir le cahier des doléances pour y inscrire une nouvelle page de son histoire révolutionnaire. S'adressant à tous les aristocrates du capitalisme sauvage, les citoyens français veulent y inscrire le rêve de Jean Jaurès: « Nous rêvons de faire entrer la liberté, l'égalité fraternelle dans la vie quotidienne et profonde des sociétés qu'est le travail ». Emparons nous de ce rêve émancipateur et profitons du scrutin du 22 avril pour faire entrer cet espoir dans les urnes.

 

Antony

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