Triple A: un chantage odieux pour les peuples

Publié le par criseetcerise

 

1136544949Notre candidat-président, maître du faux-semblant, feint de s'émanciper des agences de notation en minimisant les éventuels effets d'une dégradation de la note française. Il a proclamé:  « Si elles devaient nous le retirer, ce serait une difficulté de plus mais pas insurmontable ». Etrange retournement de la part du chantre de l'austérité qui a entretenu un climat anxiogène à propos de ce triple A , prétexte à une gouvernance par la peur et à un chantage abject sur les nécessaires réformes pour rassurer les estafiers de la clique financière. Sur la scène bouffonne de la crise européenne, la glose des agences ne notation ne tient plus qu'à un fil, celui de la servitude des états-marionnettes pressés de serrer les ficelles qui étranglent leurs peuples. La perte du triple A semble actée par tous les austérologues habitués des plateaux télé et sera certainement n'en doutons pas l'occasion d'un nouveau serrage de vis budgétaire par Bercy d'ici quelque temps. Il faudra donner des gages pour éviter la fureur et les châtiments sordides des agences. Cette perte éventuelle nous engagera-t-elle dans une voie sans issue?

Le capitalisme financiarisé par sa redoutable cupidité, a organisé l'aveulissement des états dans un 1er temps. La contre-révolution fiscale, par une imposition tutélaire des classes aisées et des grandes entreprises, a facilité l'érosion politique des recettes publiques avec l'orgie répugnante de cadeaux fiscaux. L'emprise tentaculaire des marchés financiers a fini d'asphyxier à petit feu les comptes publics par la loi inique de 1973 qui interdit le financement direct des déficits publics par la banque centrale. C'est donc bien l'impécuniosité des états impotents que les oligarchies financières ont érigé en projet politique. Du coup, la sauvergarde des triples A est l'objectif prioritaire des laquets gouvernementaux vassalisés aux financiocrates dépourvus de légitimité populaire. L'impuissance des états est double à la fois économique puisqu'on tente de nous convaincre que la France est en faillite. Elle est aussi politique en raison d'une soumission idéologique des élites à la seule alternative crédible, sorte de cécité volontaire entrainant les peuples vers les affres de l'abîme. C'est donc un avis de grand frais sur l'Europe avec rafales d'austérité de force AAA, vagues submersives anti-démocratiques renversant les souverainetés populaires et bourrasques de régressions sociales.

La classe dirigeante va au bout de son projet turpide: Le triple R ( Recul social, Recul démocratique, Recul monétaire). Recul social avec des inégalités stratosphériques tutoyant les cîmes himalayennes. Ainsi récemment, la fondation Abbé Pierre alertait sur la fracture énergétique dans notre pays en rappelant que 3,4 millions d'entre nous renoncent à se chauffer à cause de difficultés financières. Des concitoyens souffrent dans la survie du quotidien quand une minorité se prélassent dans le confort du superflu.

Recul démocratique quand des gouvernements putschistes et technocratiques prennent le pouvoir en Italie et en Grèce pour appliquer des dispositifs iniques perpétuant la jouissance des profits des bancocrates au détriment de l'indigence des citoyens par l'austérité récessive généralisée. Cette Europe austéritaire censée protéger peut poser pour la postérité, insolente, le pied sur la dépouille du projet européen fondateur fait de paix, de progrès et de solidarité.

Recul monétaire enfin car les artifices de sommets de la dernière chance ne garantissent jamais une sortie de crise et encore moins par le haut. Les dogmes eurocrates d'indépendance de la BCE, de non-monétisation des dettes par les banques nous condamme à cette emprise des marchés que l'on feint d'abhorrer mais que l'on cajole en réalité. Obliger les états à se financer auprès des banques à taux usuriers pour qu'ensuite celles-ci se refinancent à 1% auprès de la BCE est un brasier vicieux que la détermination des peuples doit pouvoir circonscrire même si les oligarques soufflent sur les cendres.

Le dernier sommet de Bruxelles n'envisage nullement de déserrer l'étau financier qui asservit les peuples. Les états fragilisés auront recours au FESF qui lui aussi doit emprunter sur les marchés subissant les diktats des spéculateurs. Comble du ridicule, le FESF lui-même vient d'être placé sous surveillance de l'agence standard& poor's. Il s'agit bien d'une offensive que mène les reitres de la finance en déclenchant des salves coercitives répétées contre des états asthéniques. Ne soyons pas dupes de la fatuité des gouvernements complices des fauteurs de crise, du couple thaumaturge Merkozy agitant des chimères incapables de prendre les mesures adéquates. Les puissants profitent de la crise pour proclamer leur revanche en redisciplinant le salariat.

Condamner notre pays à dépendre des sentences des Agences mortifères est une impasse scandaleuse dont nous devrions nous affranchir. La France dispose d'atouts indéniables pour rétablir la confiance non pas celle des marchés cupides mais la confiance en son propre avenir. Une France riche de ses citoyens, de ses services publics, de son réseau d'infrastructures, de sa culture, de sa jeunesse.

Le Conseil économique et social ( CESE) vient d'estimer le patrimoine de la France et des français à 20 000 milliards d'euros pour 4000 milliards de dettes. La clé de notre destin commun est la réorientation du nécessaire endettement, la bonne dette, pour assurer la transition écologique de notre système, la consolidation de nos services publics et l'approfondissement progressiste de notre modèle sociétal dont l'humain demeure la priorité absolue.

Gageons que la nouvelle année qui se profile soit l'occasion de démythifier la finance, de déserrer le corset obscène des rapaces et de remettre le génie finance dans sa lampe.

La détermination légitime et infrangible du peuple français, descendant de Robespierre, Hugo et Jaurès, devront être les leviers d'action d'un gouvernement voué à libérer son peuple du joug des nervis sordides de la finance.

 

Antony

 

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